Dans le cadre de la relance économique nationale post-covid au Sénégal, le pays lance le projet de centrale électrique à 350 millions d’euros. Validé sans appel d’offres et 100% « made in Sénégal », le méga projet porté par l’ancien ministre de l’Energie Samuel Sarr, est très attendu.
West African Energy, une société formée par des hommes d’affaires sénégalais, a signé un contrat avec la société turque Çalik Enerji et le groupe américain General Electric pour la construction d’une centrale électrique à gaz de 300 MW à Rufisque, non loin de Dakar. D’ici 2023, le Sénégal abritera l’une des plus grandes centrales électriques d’Afrique de l’Ouest. Une première dans le pays de la Teranga, porteur d’un projet ambitieux mais surtout financé par des personnes physiques et morales sénégalaises. Il est détenu à 85% par des privés nationaux et 15% par la Société nationale d’électricité du Sénégal (SENELEC).
Couverture énergétique universelle
La politique énergétique sénégalaise en matière d’électrification fait figure de leader en Afrique de l’Ouest. Plus de la moitié de la population dispose d’un accès à l’électricité. Le réseau électrique s’est considérablement développé ces dernières années, notamment avec le Plan Sénégal Emergent. L’essentiel de l’électricité provient des centrales thermiques.
Avec la construction de la plus grande centrale électrique de la région, West African Energy cherche à révolutionner le secteur énergétique. En effet, outre le caractère financier, porté par des acteurs politiques et économiques sénégalais, la centrale aspire à fournir de l’électricité de qualité et bon marché à plus de 400 millions de consommateurs. Les ménages marginalisés dans les zones rurales pourront en bénéficier, ainsi que les voisins de la sous-région. Le Sénégal pourrait d’ici l’horizon 2023, atteindre une couverture énergétique universelle sur l’ensemble de son territoire tout en contribuant à la réduction des coûts de production de la SENELEC. Une approche win-win pour les consommateurs et entrepreneurs à la tête du projet.
Top ou flop ?
La construction de la centrale électrique est très observée au Sénégal, et ailleurs. West African Energy a été saluée pour son esprit de créativité, son ingéniosité mais surtout son implication pour l’accès équitable de tous à l’énergie, visant à favoriser le développement du pays. Toutefois des réticences demeurent, quant à la personnalité de Samuel Sarr. Très critiqué pour son passage à la SENELEC et au ministère de l’Energie, et visé par un rapport de l’inspection générale d’Etat en 2013, son retour sur les devants du paysage politico-économique suscite un lot d’interrogations. Reste à Samuel Sarr de prouver son engagement, en optimisant le couple coût-performance de la nouvelle centrale. La réussite ou l’échec déterminera sans nul doute l’avenir de West African Energy et propulsera le Sénégal sur la scène africaine et internationale en tant que modèle à succès, ou en cas contraire, en exemple à éviter.